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Le combat des cueilleuses de babassu

Au Nord du Brésil, en bordure de la forêt amazonienne, la survie de centaines de milliers de femmes et de leurs familles est menacée par de grands exploitants qui entravent leur accès à la ressource naturelle qu’elles utilisent depuis plusieurs générations, un palmier indigène appelé "babassu". Cet arbre, qui recouvre 18 millions d’hectares dans cette région du Brésil, et dont les noix sont utilisées pour fabriquer de nombreux produits comme l’huile, le savon ou encore la farine, a permis aux familles pauvres de la région de subvenir à leurs besoins pendant de nombreuses années. On estime qu’encore aujourd’hui, elles sont 400 000 à survivre en récoltant, cassant et vendant des noix de babassu. Elles sont appelées les "quebraderas" (briseuses de babassu). Mais depuis la seconde moitié du siècle dernier, lorsque les grands propriétaires terriens ont commencé à expulser les fermiers pauvres et leurs familles, dont la plupart ne pouvaient prouver que les terres qu’ils cultivaient depuis des décennies leur appartenaient, l’accès de ces femmes à cette ressource n’a cessé d’être menacé.

Cueilleuses

"Le palmier est une ressource indigène. Les grands propriétaires terriens n’achètent pas de babassu. Ils ne s’intéressent qu’au terrain", explique Antonia Vieria de Sousa, une cueilleuse de noix de quarante ans. Sa collègue, Domingas Fátima Freitas, de la communauté Jatobá dans l’Etat de Piauí, explique les implications de l’incinération du babassu  : "Tout le monde est au chômage dans les endroits où l’on incinère les noix de babassu dans leur totalité. Seules six personnes engagées pour les récolter et les brûler ont du travail. Les femmes sont en train de se ruiner. Si les compagnies continuent à brûler le babassu, les femmes vont cesser d’être des briseuses de babassu et redeviendront de simples employées comme dans le passé. À cette époque, nous passions six heures à récolter 10 kg de babassu. Nous devions en donner cinq kilos au propriétaire du terrain pour gagner 26 dollars à la fin de la journée. À quoi ressemblera la forêt dans quelques années si les compagnies récupèrent toutes les coquilles de babassu pour les brûler ? Nous savons que nous devons préserver lepour en vivre. Ça, les grandes compagnies s’en fichent".

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